Pan Nalin dont le nom complet est Pandya Nalinkumar Ramniklal, est un réalisateur indien également scénariste, producteur et écrivain. Il partage sa vie entre la France et l’Inde.
Il est né à Adatala, un village dans la campagne de l’État du Gujarat. Il est issu d’une une famille pauvre, son père vendait du thé dans les gares. Il dit lui-même que, malgré la pauvreté, son éducation spirituelle est, à son avis, la plus grande richesse qu’il ait reçue de sa famille.
Enfant, il aidait son père dans la vente du thé, il aimait peu aller à l’école et préférait dessiner. Il est fasciné par le cinéma depuis son plus jeune âge et c’est lorsqu’il voit son premier film qu’il décide de devenir réalisateur.
Il a quitté sa famille et son village à l’adolescence. Il a étudié les Beaux-Arts à l’Université de Baroda tout en travaillant le soir afin de financer ses études. Il a ensuite poursuivi sa formation en allant étudier au prestigieux NID (National Institute of Design à Ahmedabad où il a découvert la diversité du cinéma indien mais aussi des cinémas étrangers. En s’investissant dans le club de cinéma du NID, il a d’ailleurs programmé de nombreux films étrangers et permit de les faire connaître et les promouvoir. Pendant ses études au NID, il a également commencé à réaliser des clips vidéos.
Il est ensuite parti pour Mumbai où il a travaillé d’abord dans la publicité. Puis il a commencé à filmer des documentaires pour la BBC, National Geographic, etc… et a ensuite créé sa propre société de production. Il a donc commencé à voyager notamment en occident mais aussi en Himalaya, toujours attiré par la spiritualité.
En 1993, il décide de réaliser son premier long métrage « Samsara » qui sortira en salles en 2001, après sept ans de lutte pour trouver des financements. « Samsara » conte l’histoire de Tashi, jeune moine qui tombe amoureux de Pema et, assailli par le doute sur son engagement spirituel, décide de quitter l’ermitage où il vit dans le nord de l’Inde afin d’expérimenter ce à quoi il doit renoncer. « Samsara » a été présenté au Festival international du film de Toronto et a été ensuite été acquis par 40 autres pays. Il est devenu un grand succès commercial dans le monde entier, a remporté des dizaines de prix internationaux et a permis à Pan Nalin de se faire connaître du public.
Durant la même période, il réalise un long métrage documentaire « Ayurveda, Art of Being » sur la médecine ancestrale de l’Inde, une médecine holistique la plus ancienne du monde, où il suit des médecins ayurvédiques lorsqu’ils traitent leurs patients. Ce documentaire est sorti en salles dans le monde entier avec un grand succès.
2007 voit la sortie de son long-métrage « La Vallée des fleurs », première coproduction Inde-Japon-France-Allemagne, une légende sur l’amour qui lutte contre l’inéluctabilité de la mort et du temps. Ce film a connu un succès critique et commercial dans le monde entier et a reçu le prix du meilleur film à l’IFFLA Los Angles, également quatre nominations à l’IAAC de New York, dont The Best Picture et The Best Director.
En 2013, il réalise « Faith connections » (titre français : « Kumbh Mela, sur les rives du fleuve sacré ») un documentaire sur le plus grand rassemblement du monde : la Kumbh Mela, un événement religieux extraordinaire pendant lequel, tous les 12 ans, 100 millions d’hindous se rassemblent sur les rives du Gange pour se baigner dans les eaux sacrées. Pan Nalin y relate les différents destins de sadhus ou de simples pèlerins. Le film sera en sélection officielle à Toronto, remportera le Prix du Public au IFFLA Los Angeles, et connaîtra une sortie mondiale.
Il revient en 2015 avec « Déesses indiennes en colère » une comédie dramatique qui suit sept amies indiennes en villégiature à Goa, en Inde. Dans ce long-métrage centré sur des femmes, dont le projet a débuté 6 ans auparavant, le réalisateur aborde des thématiques sociétales importantes, qui résonnent d’autant plus dans un pays comme l’Inde, où la condition féminine est malmenée. Pan Nalin s’est inspiré de témoignages recueillis auprès de ses plus proches amies. Le film a suscité de nombreuses controverses en Inde.
En 2017, c’est une coproduction entre l’Inde et la nouvelle Zélande qui voir le jour « Beyond the Known world » (La Disparition d’Eva Hansen) : un thriller spirituel sur le voyage d’un couple de Néo-Zélandais à la recherche de leur fille disparue dans les contreforts de l’Himalaya.
Actuellement, Pan Nalin travaille sur la production de son premier film en langue gujarati, « Last Film Show » (Chhello Show) qui est filmé dans sa terre natale de Kathiawad dans la région de Gir du Gujarat en Inde. Le film relate le parcours d’un enfant de 10 ans, fils d’un pauvre vendeur de thé en Inde qui commence un voyage magique dans le monde du cinéma avec l’aide d’un ami projectionniste film.
Pan Nalin a été également été membre du jury de nombreux grands festivals internationaux du film. Il a souvent été invité à des séminaires, des tables rondes et a dirigé des masterclass sur la réalisation de films et la scénarisation.